Écrits d'une âme déchue

Laisser la plume glisser, teindre le papier d'un noir qui tâche comme un sentiment, un mot, un geste qui laisse une marque de douleur dans l'âme. Laisser la plume glisser comme on laisse nos mots prendre le devant de nos pensées, notre corps qui s'expriment sans écouter notre âme. Laisser glisser la plume comme la feuille qui tombe de l'arbre lorsqu'il est temps pour elle de mourir. Laisser glisser la plume, comme cela doit se faire lorsque nos meurtrissures se ressentent même sur nos doigts, lorsque nous ressassons notre journée, nos actions, notre vie parsemée d'erreurs, de pleurs, de douleurs et de peur.

"Ce n'est pas celui qui tient la plume qui écrit. La plume glisse, l'âme saigne les mots et le papier devient le miroir de nos pensées, noircis par notre haine, notre jalousie et nos envies. Celui qui écrit n'est qu'une plume, une entité propre qui n'apparaît que dans la douleur, l'envie d'exister et la recherche de silence. Disparaître pour ne laisser place qu'à la plume qui guide sa main et qui apaise son sentiment de solitude". 

Épancher son être, ses souffrances, sa transparence. Effacer l'amour porté sur une personne, oublier qui l'on est, effacer sa conscience, oublier son être entier pour n'être que mots, sentiments, pensées et luminosité. N'être qu'une entité composée d'un seul but, écrire! Ecrire pour vivre, écrire pour avancer, écrire pour se montrer, se découvrir, écrire pour abaisser ses masques, écrire pour être et pour pouvoir dire: "Oui j'écris! J'écris et je suis là! J'écris et je suis vivant! "

J'écris......

....Et je laisse glisser ma plume....